Avec la crise de l’énergie, et l’explosion de ses coûts suivant une période de crise sanitaire mondiale inédite, rajoutez à cela les différentes indexations automatiques que nous avons connues en 2022 en Belgique, les finances des entreprises ont pris un coup.
Dans le panel des coûts, il apparaît qu’un secteur est rarement analysé par les employeurs alors qu’il peut s’avérer important pour le fonctionnement et l’avenir de l’entreprise : le recrutement.
En effet, lorsque nous demandons aux employeurs avec qui nous collaborons combien leur coûte un recrutement, les réponses sont évasives voire inexistantes.
D’après une étude de SD Worx auprès de 200 entreprises et relayée par Jobat, le coût d’un recrutement se situe entre 250 € et 26 500€ pour une moyenne de 5372 €.
Une donnée floue mais qui peut, comme nous l’avons dit, être importante.
La principale difficulté de précision de ce coût résulte dans le fait qu’engager un.e collaborateur.rice comprend des coûts directs mais également indirects.
S’il est assez simple d’observer une facture fournie par un prestataire de service tel un bureau de recrutement ou une agence intérim, il est plus compliqué d’en mesurer le montant lorsque l’engagement se fait par l’entreprise elle-même, surtout s’il s’agit d’une structure sans équipe RH dédiée.
Mais finalement, quand on évoque le coût d’un recrutement, de quoi parle-t-on ?
Au-delà du salaire, c’est surtout toutes les étapes préalables à l’établissement du contrat dont il est intéressant de se pencher. Cependant, l’après signature demeure également capitale et très souvent négligée pouvant entrainer un turn over provoquant une répétition du mécanisme et la multiplication des frais.
L’embauche est un processus lent et coûteux qu’il convient de soigner. Toujours selon SD Worx, les entreprises ont toujours besoin de plus de temps pour pourvoir leurs postes vacants (45 jours ou plus en moyenne). Seul 25% des sondés réussit à finaliser un engagement dans les 30 jours ouvrables.
Par ailleurs, depuis la Covid 19, les rapports entre les entreprises et les personnes en recherche d’emploi sont en pleine mouvance et le rapport de force tend à s’équilibrer voire s’inverser dans certains secteurs. Il est donc de plus en plus important de prendre conscience de l’importance de son personnel et de son embauche.
Que faut-il prendre en compte dans le calcul du coût d’un recrutement ?
- Les coûts directs du recrutement.
La recherche de candidats (sourcing) représente un coût important. La diffusion d’une annonce sur les sites d’emploi se situe souvent entre 500€ et 800€ et même si l’utilisation des réseaux sociaux est gratuite, tirer profit des fonctionnalités plus avancées peut s’avérer assez onéreux.
L’appel à un prestataire extérieur peut faire très vite monter la facture en se chiffrant sur un pourcentage du salaire du.de la candidat.e recruté.e.
Le salaire de la nouvelle recrue est évidemment à faire entrer dans la balance ainsi que toutes les charges, assurances ou autres matériels nécessaires à son activité au sein de la structure mais la rémunération de votre équipe de recrutement compte également si vous avez un service RH interne.
À cela, vous pouvez rajouter les éventuels frais de tests que vous feriez passer et qui peuvent aller de quelques centaines d’euros à plus de 1000 €.
- Les coûts indirects du recrutement.
Si vous ne passez pas par des prestataires extérieurs ou si vous n’avez pas de service dédié au sein de votre entreprise…le boulot vous revient.
Il s’agira donc de comptabiliser le temps que vous prendrez pour :
- Réfléchir et rédiger votre offre d’emploi,
- La diffuser,
- Lire, analyser, classer les candidatures (qui peuvent s’élever à plusieurs centaines pour certains postes),
- Fixer les entretiens,
- Passer les entretiens,
- Rédiger le contrat ou faire le lien avec un secrétariat social.
- …
Ce n’est pas tout, une fois votre candidat idéal trouvé, il s’agira de l’accueillir et de l’intégrer, une période souvent négligée.
Pourtant, elle est cruciale. Si votre nouveau.elle salarié.e dispose, selon vous, du profil adéquat, il n’en demeure pas moins qu’une période d’adaptation est indispensable.
Avant d’être totalement opérationnel.le et autonome, l’engagé.e devra peut-être passer par une période de formation, d’acclimatation, de parrainage. Une période qui prendra du temps pour vous ou l’un ou l’autre de vos collaborateur.trices ce qui réduira inévitablement votre ou sa productivité d’autant que la nouvelle personne engagée ne sera pas non plus dans une productivité optimale.
Vous l’aurez donc compris, un recrutement prend du temps et coûte de l’argent. Dès lors, lorsque celui-ci est raté, il peut avoir des conséquences puisqu’il s’agira de tout recommencer sans rappeler les éventuelles indemnités, préavis, etc.
Lors d’une prochaine Newsletter, nous nous pencherons sur le coût d’un recrutement raté mais également sur le non recrutement et enfin sur quelques pistes pour réduire ces coûts.
